Le Covid 19 met à mal nos systèmes de santé, nos économies, nos sociétés et nos démocraties. Il nous met aussi soudainement devant une réalité que certains refusaient de voir. Nous vivons la quatrième révolution humaine. Une révolution technologique.

Une révolution (et non une évolution) qui est portée par plusieurs technologies qui arrivent à maturité en même temps: L’Internet des Choses (IoT), technologies mobiles (Smartphone, Laptops, etc.), réseaux sociaux, réalité virtuelle/augmentée/mixte, impression 3D, robots intelligents, intelligence artificielle, …

Une révolution humaine car nos comportements, de consommation, de communication, de travail, de voyage, … ont changé. Pour ceux qui ne réalisaient pas l’amplitude de ce changements humains, la crise Covid 19 les met en évidence très clairement.

Il a suffi d’un confinement pour les technologies deviennent au centre de nos vies.

L’engouement par les citoyens pour les solutions digitales (Zoom, Skype, Messenger, WhatsApp, …) pour échanger et communiquer. Nous sommes des êtres sociaux et nous avons besoin d’échanger! L’explosion d’utilisation d’Apps de tout genre (faire du sport, méditation, apprendre une langue, …), ou encore acheter en ligne vu que c’est la seule possibilité qui nous reste.

Avant la crise, quand je parlais des technologies ou digital, j’entendais régulièrement « Je n’aime pas le digital ». Une phrase qui cache des peurs à des niveaux différentes : la peur de la complexité technique/technologique, de perdre son job, du changement, des robots qui nous remplacent, la perte du côté humain dans nos communications, … Il a suffit d’une crise pour que ces peurs s’évaporent et que tout le monde se met à la recherche de solutions digitales allant d’un apéro digital, un diner digital, un cours de soutien scolaire, un cours de yoga, une séance de motivation, jouer en ligne à plusieurs (Squad par exemple), partager un film avec des mais tout en étant confiné chacun dans son coin (Netflix Party), monter une initiative pour aider les personnes dans le besoin, … la créativité des êtres humains est heureusement sans limite. Les accros aux jeux et gigues doivent bien se marrer de cette effervescence, eux qui ont toujours été traités de marginaux. Voilà que tout le monde fait comme eux!

Les entreprises également découvrent, pour certaines, de nouvelles façons de vendre, de communiquer, de travailler. Hélas, une entreprise ne devient pas digitale du jour au lendemain. Une entreprise digitale n’est pas seulement télé-travailler ou utiliser un outil de partage en ligne ou même mettre des produits en ligne. La transformation digitale nécessite une approche plus globale qui prépare l’entreprise au nouveau type de management, de fonctionnement, de sa culture, aux nouveaux comportements des clients et des collaborateurs et à l’adoption de business models innovants et de technologies innovantes. Le télétravail, par exemple, existe depuis bien longtemps et beaucoup d’études montrent que la productivité est plus élevée. Pourtant, certaines entreprises, le rejettent car elles n’ont plus un « contrôle » direct sur leurs collaborateurs. D’autres, qui l’ont adopté massivement ont vu certains de leurs collaborateurs, qui refusent le télétravail, quitter le navire. C’est le cas par exemple le cas du SPF Sécurité Sociale Belge, un exemple de transformation réussie au niveau européen, qui a introduit le télétravail obligatoire dans sa stratégie de transformation digitale. Dans ce cas, les départs étaient prévus. La nouvelle culture de l’entreprise ne correspondait plus à ses travailleurs minoritaires. La transformation digital est un sujet large et est abordée dans un autre article.

Les technologies pour sauver le monde ?

La crise Covid 19 a initié un élan de solidarité et de collaboration à travers le monde pour ensemble y faire face. Les technologies occupent une place privilégiées dans cette course contre la montre. Des technologies qui a priori retrouvent leur place, être au service des êtres humains et améliorer leur quotidien. Les exemples sont nombreux à travers le monde. Et chaque jour apporte de nouvelles avancées pour faire face au Covid-19.

Voici 10 exemples qui mettent en avant des technologies différentes dans la gestion de cette crise sanitaire :

  1. Un des gros problèmes dans cette crise est le manque crucial de tests. Alibaba, le géant chinois, a développé un système avec intelligence artificielle capable de réaliser un test avec 96% de fiabilité en quelques secondes.
  2. Le manque de personnel pour réaliser ces tests est aussi une difficulté à laquelle de nombreux pays sont confrontés. L’Espagne se tourne vers des robots et l’intelligence artificielle pour réaliser automatiquement ces tests. Les quatre robots prévus sont capables de réaliser 80.000 tests par jour.
  3. Le manque de masques adéquats (type FFP2 ou FFP3) pour protéger les personnel médical et soignant a aggravé le manque de personnel. Beaucoup ont malheureusement été contaminés par covid-19 et ont dû être écartés. Un problème auquel font face beaucoup d’hôpitaux à travers le monde. De multiples initiatives pour fabriquer rapidement et localement des masques ont été lancées. Malheureusement, face à cette pandémie, elles ne sont pas suffisantes. La technologie, via des robots, vient encore une fois apporter des solutions innovantes. La Chine utilise à Wuhan des robots fabriqués par la société Robotics Company CloudMinds pour soigner les malades de coronavirus. Des robots, certains de forme humanoïde, pour donner les médicaments aux patients, prendre la température des malades ou encore pour désinfecter. Mais la Chine va plus loin en construisant le premier hôpital intelligent complètement automatisé et utilisant différentes technologies: des robots, de l’IoT (Internet des Choses), des bracelets intelligents aux poignées des malades, des thermomètres 5G pour tester les malades qui arrivent et pour alerter le staff si la température est élevée, des anneaux aux doigts des patients connectés à un système intelligent pour suivre l’évolution de leurs paramètres vitaux (niveau d’oxygène, rythme cardiaque, pression sanguine, etc.). Le personnel est également équipé d’objets connectés pour être alertés en cas de problème. Les robots assurent aussi des tâches pour occuper les patients et les aider à passer le temps le mieux possible. Par exemple, en donnant des cours de danse ou de gym. Des robots également capables de donner des informations aux patients en quarantaine et ainsi diminuer le degré d’ennui et d’anxiété dans lequel ils se trouvent. Des technologies que le personnel médical, médecins et infirmiers, apprécient car elles les déchargent de beaucoup de tâches et leur évite d’être en contact avec des personnes malades. La Thaïlande a également adopté la technologie de robots dans ses hôpitaux et l’Italie s’y met également. Rappelons que l’avantage des robots est qu’ils ne peuvent pas être contaminés, qu’ils ne dorment jamais, ne mangent pas et travaillant sans relâche 7/7 et 24/24. Les pays asiatiques ont une culture très sensibilisée aux robots. Les robots dans la vie courantes sont présents en Chine et au Japon depuis des années. On les trouve dans les hôpitaux, des robots infirmiers qui exécute les tâches les plus difficiles (comme porter un patient malade), ou encore dans des restaurants où ils accueillant les clients, prennent leur commande, les servent, etc.
  4. L’impression 3D se voir aussi catapultée au-devant de la scène pour aider à sauver des vies. En Italie des valves pour les respirateurs ont été produites grâce à des imprimantes 3D. Ou encore cet exemple de masques de protection imprimés en 3D à la Columbia Univesrity Librairies.
  5. Les drones, vous les avez sûrement aperçus dans le ciel, surveillent les espaces publics pour s’assurer que les citoyens respectent les règles de confinement et aider les policiers à détecter les infractions. Ou encore, comme en Chine, des drones pour désinfecter des espaces ou pour transporter échantillons à tester. L’UK se penche sur l’allégement des règles sur les robots afin de pourvoir utiliser les drones dans la désinfection de ses espaces publics.
  6. L’utilisation massive de la reconnaissance faciale pour identifier des personnes susceptibles d’être infectées en prenant leur température. La Russie utilise la reconnaissance facile pour s’assurer que les personnes en quarantaine restent bien chez elles. Cette crise a permis aux boites technologiques spécialisées de faire des avancées énormes et améliorer la fiabilité et la qualité de leurs produits. Par exemple, cette boite chinoise qui affirme que sa technologie de reconnaissance faciale permet aujourd’hui d’identifier même des personnes portant des masques avec une fiabilité de 95%. Ici un petit rappel s’impose, la reconnaissance faciale est une sous-discipline de l’intelligence artificielle. Autrement dit, plus elle a des data, plus elle se perfectionne et ses résultats deviennent plus fiables. Cette crise a permis, surtout aux pays asiatiques comme la Chine, de collecter un nombre énorme de données.
  7. Tracer les personnes qui ont été en contact avec des personnes contaminées pour limiter la propagation est ce que fait TraceTogether développée à Singapour. L’App fonctionne avec Bluetooth (et non avec de la géolocalisation qui pose des problèmes de vie privée). TraceTogether permet d’identifier si ne personne a été en contact avec un malade, à moins de deux mètres du malade et pendant plus de 30 minutes. L’App est proposée en open source afin de permettre aux autres pays de l’utiliser. La France n’exclue pas l’utilisation d’une application similaire, StopCovid, pour commencer à sortir du confinement.
  8. La Corée du Sud utilise des approches de tracking différentes. Avec l’App Co100, les utilisateurs sont avertis s’ils s’approchent de mois de 100 m d’un endroit où se trouvait une personne covid-19 confirmée. En parallèle, l’historique des déplacements de patients covid-19 confirmées est tracé par le site web Coronamap. Ce qui leur a permis d’éviter un confinement généralisé.
  9. Rester en confinement pour se protéger et protéger les autres est une stratégie qui ne peut pas durer éternellement. A un moment, il faut trouver des solutions qui permettent de sortir du confinement (pour les pays qui l’ont adopté comme stratégie). En Chine, l’App, AliPay Health Code, développée en partenariat avec Ant Financial (qui fait partie du géant Alibaba) permet de classifier les personnes pour identifier ceux qui doivent placés en quarantaine. Les utilisateurs s’inscrivent à l’App et le système génère un QR code avec une couleur rouge, jaune ou verte. Vous avez la couleur verte, vous êtes autorisés à circuler comme vous voulez. Vous avez la couleur jaune, vous serez peut-être invité à rester chez vous pendant une semaine (ou plus !). Vous avez une couleur rouge, vous devez vous confinez chez vous pendant deux semaines. Dans tous leurs déplacements, les résidents de la province de Zhejiang, 50 millions d’habitants, doivent montrer leur Smartphone avec le QR code couleur pour être autorisés à circuler.
  10. L’intelligence artificielle est sûrement la technologies qui suscite les plus de peurs, de fantasmes ou d’attentes. C’est aussi la technologie qui nous fait entrer dans la troisième phase de la révolution digitale. C’est le sang qui coule dans les veines des autres technologies et qui les rend intelligentes, plus performantes et plus redoutables. J’en parle dans cette vidéo. Les scientifiques attendent beaucoup de l’intelligence artificielle dans cette crise de coronavirus. Tom Siebel, CEO et fondateur de la société C3.ai, spécialisé dans l’intelligence artificielle, en alliance avec Microsoft, vient de lancer la création d’un consortium qui réunit les plus grandes universités américaines, les plus grands chercheurs publics et privés, et les plus grands calculateurs (ordinateurs) super-puissants pour traiter toutes les données (Big Data) qui doivent alimenter les systèmes d’intelligence artificielle. L’objectif du consortium est de trouver des solutions pour traiter et stopper la propagation du coronavirus et de toute autre pandémie dans le futur. Pour Siebel « I cannot imagine a more important use of A.I.« . Tom Siebel n’est pas le seul, les scientifiques de Google Cloud-backed Kaggle Inc. et de the Chan Zuckerberg Initiative ont également lancé une offensive contre le coronavirus. L’intelligence artificielle sera -t-elle capable d’éradiquer la pandémie ? Nous le saurons dans les mois qui viennent.

Si les technologies sont aussi avancées, pourquoi n’ont elle pas su prédire la pandémie ?

Faux! Le système d’intelligence artificielle canadien AI BlueDot a bien prédit l’émergence de cette épidémie avant tout le monde. Le 30 décembre 2020, la startup BlueDot a prévenu, neuf jours avant que l’OMS n’en parle de l’émergence d’une pneumonie anormale à Wuhan en Chine. BlueDot utilise l’intelligence artificielle, machine learning et Big Data pour localiser, traquer et prédire la propagation de maladies infectieuses. Par le passé, BlueDot a prédit en 2016 l’arrivée du virus Zica en Floride.

Dans ce cas, pourquoi les gouvernements ont attendus aussi longtemps avant de réagir et de se préparer à cette pandémie annoncée ? Les raisons doivent être nombreuses: les gouvernements et les instances scientifiques ne sont pas nécessairement au courant des avancées technologiques surtout quand elles viennent de l’autre côté de la terre. Ou encore, croire que ça n’arrive qu’aux autres; ne pas savoir quoi faire avec cette information; ne pas y donner de l’importance par manque de connaissance scientifiques, … Une des difficulté du monde technologique est sa complexité, sa globalité, le changement rapide et exponentielle. Y faire face et surtout en profiter nécessite de s’y préparer, qu’on soit une entreprise ou un gouvernement. Malheureusement, beaucoup continuent à fonctionner comme au siècle passé et utiliser des systèmes obsolètes qui peuvent engendrer plus de problèmes que n’en résoudre. En parler nécessite un autre article (à venir!).

Entreprises, organisations et gouvernements doivent revoir leur management. Apprendre à manager avec les incertitudes et les technologies. Apprendre à être agile et s’adapter très vite aux changements de plus en plus rapide. La crise du Covid-19 a montré la nécessité de prendre des décisions quasi-journalières. La crise covid19 a montré clairement que la plupart des gouvernements ne sont pas Agiles et quelques jours de retard dans les décisions a coûté beaucoup de vies humaines. Un gouvernement qui sort du lot est celui de la Corée du Sud. Ils ont réussi à mettre en place un management qu’ils appellent « ouvert » comme l’explique si bien leur ministre des affaires étrangères Madame Lang Kyung-Wha . Un management avec les incertitudes, adaptatif et agile. Il faut dire qu’ils ont appris leur leçons avec la crise du virus MERS en 2015.

Passer à un management avec les incertitudes est une nécessité à tous les niveaux. C’est un des piliers pour réussir sa transformation digitale. C’est aussi une nécessité pour faire face à de futures crises sanitaires qui risquent de d’arriver, et plus souvent comme le prédisent certains scientifiques. Bill Gates le prédisait déjà lors de son Ted Talk en 2015 où il montrait comment le monde n’était pas préparé à une nouvelle pandémie (en se référant à celle du début du XXième siècle).

Pourquoi ne pas faire comme les sud-coréens et apprendre de cette crise pour repenser votre business ? Cela commence par revoir votre management et leadership. Pourquoi ne pas devenir un « digital leader » ou un « algorithmic leader » et faire de votre business, un business d’enchantement. Le premier pas est de comprendre les enjeux technologiques sur votre business. Comprendre les opportunités qu’ils vous offrent et comprendre les risques qu’elle engendrent. La crise covid-19 montre aussi clairement les opportunités pour y faire face. Attention à n eas négliger les risques de dérives comme j’explique dans cet article.

Cela ne concerne pas que les grosse boites. La crise l’a démontré.

Cela ne concerne pas uniquement les entreprises existantes. Si vous vous lancez, adoptez directement les nouveaux modèles. Evitez de copier des systèmes obsolètes.

Je vous remercie d’avoir lu cet article jusqu’au bout. N’hésitez pas à partager votre avis, votre vision des choses ou vos commentaires. Construire ensemble commence par nous écouter les uns les autres dans le respect et l’authenticité.

Sanae Saadaoui

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